Les BOOKineurs : des voix italiennes

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L’unification à la fin du 19ème siècle, le renouveau du théâtre de Pirandello et l’Italie contemporaine. Les grandes étapes de l’histoire de l’Italie du XIXème siècle à nos jours en quelques livres.

Le théâtre de Pirandello

Luigi Pirandello

Six personnages en quête d’auteur. Gallimard, 1950

Sur la scène d’un théâtre, tandis qu’on répète quelque pièce, fait irruption un groupe de gens qui ont un air de famille: le Père, un petit-bourgeois ayant atteint la cinquantaine; la Mère, un peu terne et fort éplorée; la Fille, rétive, ardente et belle; le Fils et  enfin les deux autres Enfants plus jeunes. Au Metteur en scène stupéfait, le Père explique alors qu’ils sont issus tous les six de l’imagination d’un auteur, lequel les a dotés de vie sans réussir pour autant à dénouer leur histoire. Ainsi livrés à eux-mêmes, ils se sont mis en quête d’un dramaturge qui puisse les sortir du chaos, brûlant de parachever leur existence, c’est-à-dire de parler et de se justifier. Six personnages enquêtent aux confins du «surréel» en exposant leur propre cas…

Pièce culte du répertoire italien, Six personnages en quête d’auteur, montée en 1921 pour la première fois à Rome, a été retravaillée par Pirandello jusqu’en 1933, atteignant son point culminant comme un rêve exaucé: «Créatures de mon esprit, ces six personnages vivaient déjà une vie qui leur était propre et qui n’était plus mienne, une vie qu’il n’était plus en mon pouvoir de leur refuser».

(Source : www.theatres.lu)

Luigi Pirandello après des études à Bonn devient  professeur de langue et de littérature italiennes à Rome – poste qu’il occupera jusqu’en 1922. Le prix Nobel lui est attribué en 1934 pour avoir révolutionné les techniques de la dramaturgie moderne. L’innovation de Pirandello réside dans le fait qu’il préfère donner libre cours à son imagination plutôt que de suivre des règles désuètes imposées par le réalisme. Le jeu du « théâtre dans le théâtre », où l’illusion théâtrale constitue le sujet même de la pièce, caractérise les plus connues des ses œuvres.

En dehors d’une quarantaine de pièces de théâtre, Pirandello a également publié de la poésie, des nouvelles, des essais critiques sur le travail de l’écrivain, ainsi que plusieurs romans.

(Source : www.evene.fr)

A lire également :

A chacun sa vérité / trad. de l’italien par Huguette Hatem : L’Avant scène, 2003. (L’Avant scène : Théâtre ; 1130)

La dernière séquence / trad. de l’italien par Jacqueline Bloncourt-Herselin : Balland, 1985.

Ce soir, on improvise = Questa sera si recita a soggetto / trad de l’italien par Michel Arnaud. – Paris : L’Arche, 1962. (Répertoire pour un théâtre populaire ; 40-41)

Et à voir :

Va savoir / Jacques Rivette, réal. et scénar. ; Christine Laurent, scénar. – Arte Vidéo, 2001. – 1 DVD
Avec : Jacques Bonnaffé, Marianne Basler, Sergio Castellitto, Pascal Bonitzer, Jeanne Balibar…
Une troupe de théâtre italienne arrive à Paris pour y donner une représentation de « Come tu mi vuoi » de Pirandello. C’est la première fois que Camille, l’actrice vedette et compagne du metteur en scène Ugo, revient à Paris depuis qu’elle a quitté Pierre, il y a trois ans…

Le théâtre italien de Goldoni à Delbono

Carlo Goldoni

Carlo Goldoni est né en 1707 à Venise.  Il est D’abord fidèle à la tradition de la commedia dell’arte telle qu’elle existait depuis le milieu du 16ème siècle (des troupes de dix à vingt  acteurs itinérants, accompagnés de jongleurs, de musiciens et d’acrobates, jouant des pièces  dont l’intrigue repose sur les quiproquos et met en scène des personnages tels Arlequin, Colombine, Brighella…). Goldoni parvient petit à petit à supplanter les pièces à canevas : basées sur un simple scénario, par des pièces écrites de bout en bout. Il réussit à retirer les masques des acteurs et à composer de véritables « comédies de caractère ». En 1750, dans la pièce Pamela, pour la première fois, les acteurs jouent à visage découvert.

Admirateur de Molière, il est également fasciné par la société et ses travers, comme l’illustre bien    La trilogie de la villégiature. Selon lui, le 18ème siècle est celui de la femme, régnant incontestablement dans tous les domaines, que ce soit des arts, de la politique et des relations sociales.

(paularbear.free.fr)

A lire de Carlo Goldoni

La Serva amorosa / adapt. de Michael Stampe et Christophe Lidon. – Paris : l’Avant-scène théâtre, 2009. – 111 p. – (l’Avant-scène : théâtre ; 1271)

Arlequin, serviteur de deux maîtres / adapt. de Pierre Sabatier ; mise en scène de Marcelle Tassencourt : L’Avant-scène, 1980. (L’Avant-scène théâtre; 671)

La Comédie à Venise / Carlo Goldoni ; Carlo Gozzi ; ed. d’Eugène Bouvy :  La Renaissance du livre, 1919. (Les Cent Chefs d’Oeuvre étrangers ; 51)

A écouter

La Finta Semplice / Wolfgang Amadeus Mozart. – Brillant Classics, 2005. – 3 CD. – (Intégrale Mozart : Volume 9 : Opéras, CD 4, 5 et 6)
Enregistré en janvier 1983 au Mozarteum de Salzbourg
La Finta Semplice, opéra bouffe en trois actes, sur un livret de Marco Coltellini d’après Carlo Goldoni, KV 51 (1769)

Dario Fo

Dario Fo est né en 1926. Après des études d’art et d’architecture, il travaille à la radio. Il ne fait ses débuts sur scène qu’en 1952.  La même année, il collabore à des revues de critique sociale et joue au Piccolo Teatro de Milan. Il se marie, en 1954,  avec l’actrice Franca Rame avec qui il crée sa propre compagnie. Le succès mondial vient en 1960 avec Gli arcangeli non giocano a flipper. Dans le contexte international et national de 1968, Dario Fo constate qu’être un artiste « ami du peuple » ne correspond plus à ce qu’il cherche. Il décide de devenir un artiste « au service du mouvement révolutionnaire prolétarien », et de rompre avec le théâtre institutionnalisé. Il crée alors avec Franca Rame  l’association Nuovo Scena, qui se déclare « au service des forces révolutionnaires susceptibles de porter au pouvoir la classe ouvrière ».

En 1970, il rompt avec le parti communiste et fonde le collectif théâtral La Comune. En 1974, il obtient un théâtre permanent, inauguré par la représentation de la pièce Faut pas payer! Anticonformisme, civisme, engagement politique et social l’entraîne avec Franca Rame dans d’innombrables procès contre l’Etat, la police, la censure, la télévision voire le Vatican. Dario Fo obtient le prix Nobel de littérature, en 1997, pour avoir : « dans la tradition des bateleurs médiévaux, fustigé les pouvoirs et restauré la dignité des humilié ». En 2010 enfin, il intègre le répertoire de la Comédie-Française.

(Sources : www.theatre-contemporain.net ; www.evene.fr)

A lire de Dario Fo

Le gai savoir de l’acteur ; manuale minimo dell’attore / trad. de l’italien par Valeria Tasca : Arche, 1994.

Récits de femmes et autres histoires 4 / Dario Fo et Franca Rame ; trad. de l’italien par Valeria Tasca : Dramatrugie, 1986

Mort accidentelle d’un anarchiste. Faut pas payer ! / trad. de l’italien. Préf. de Hubert Gignoux : Dramaturgie, 1983. (Dario Fo ; 1)

Pippo Delbono

Né en 1959, à la fois metteur en scène et acteur, Pippo Delbono est  l’une des figures les plus importantes de la scène théâtrale contemporaine.

Il fait ses études à l’école de théâtre de Savone (près de Gênes) où il rencontre l’acteur argentin Pepe Robledo.

Son  premier spectacle Il tempo degli assassini (Le temps des assassins) est présenté sur scène en 1986. Pendant une tournée en Allemagne Pepe et Pippo rencontrent la danseuse et chorégraphe Pina Bausch et participent à son spectacle Ahnen.

En 1989, commencent différents projets, où ils mêlent acteurs et danseurs de différents horizons : Morire di Musica (1989), Il Muro (1990, avec des danseurs de Pina Bausch).

Au début des années 1990,  Pippo Delbono et Pepe Robledo créent un  espace permanent de formation appelé La Danza nel Teatro.

La  rencontre avec les internés de l’asile psychiatrique d’Aversa (près de Naples), mais aussi avec des artistes de rue et des chanteurs de rock sera à l’origine du spectacle  Barboni créé à Naples en 1997.

La première représentation   de Questo Buio Feroce (Cette Féroce Obscurité) a lieu à Rome au Teatro Argentino. Le spectacle  traite de la mort et de la maladie et mêle poésie, photographie, musique.  En juin 2009, Pippo Delbono réalise son premier long métrage, un documentaire intitulé Grido dans lequel il évoque la folie et  sa rencontre avec son acteur fétiche Bobo, un homme sourd et muet qu’il a rencontré dans un hôpital psychiatrique alors qu’il y vivait depuis quarante-cinq ans.

(source  Wikipedia)

A voir

Il silenzio /  Compagnia Pippo Delbono ; Modena : Emilia Romagna Teatro Fondazione avec le soutien des Orestiadi de Gibellina : Théâtre du Rond-Point, 2006.

Créé au festival Orestiadi (Sicile) en juillet 2000 et filmée au Théâtre du Rond-Point en novembre 2006.

Tous les documents cités sont disponibles à la médiathèque

Suite et fin le 4 mai…



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