La planète des singes

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La sortie en salle de La planète des singes : les origines de Ruppert Wyatt (août 2011) est une bonne occasion pour lire ou relire le roman éponyme de Pierre Boulle paru en 1963 et adapté pour la première fois au cinéma en 1967 par Franklin J. Schaffner.

Dans le roman, deux scientifiques et un journaliste partent à la conquête du système solaire de Bételgeuse. Ils finissent par trouver une planète où trois espèces simiesques dominent : les chimpanzés, les gorilles et les orang-outangs. Doués d’un langage articulé, ils ont bâti une civilisation voisine de celle des hommes sur la Terre. Les humains sont également présents sur cette planète, mais en situation d’infériorité. Ils sont chassés et exposés comme des trophées, maintenus en captivité pour des expériences scientifiques ou utilisés pour les basses besognes.

Critique évidente de la société des années 1960, le thème inspire toujours les cinéastes, mais aussi les écrivains car depuis Pierre Boulle certains auteurs ont placé les singes au centre de leurs écrits :

Will Self dans Les grands singes (L’Olivier, 1997) et Tristan Garcia dans Mémoires de la jungle (Gallimard, 2010).

Chez le premier, Simon Dykes, jeune peintre vivant à Londres, se réveille un matin après une longue nuit de débauche et constate avec effroi que sa compagne s’est transformée en singe. Mais son cauchemar ne s’arrête pas là puisqu’il s’aperçoit qu’il est le seul être humain entouré de singes et qu’un psychanalyste s’acharne à le convaincre que lui aussi en est un ! Comme dans le roman de P. Boulle, l’espèce humaine n’a pas « évolué », et se retrouve exposée dans les parcs zoologiques. Will Self dans Les grands singes prend un malin plaisir à pointer du doigt les travers des sociétés occidentales contemporaines.

Dans Mémoires de la jungle, Tristan Garcia place au centre de son récit Doogie, jeune chimpanzé qui raconte son histoire. Après de nombreuses guerres, les hommes se sont réfugiés dans les villes, à l’intérieur de stations orbitales. Le continent africain a été rendu à la nature. Seul subsiste, auprès du Lac Victoria, un immense zoo où les scientifiques se réunissent afin d’y étudier l’environnement préservé. C’est là que Doogie a grandi, au sein d’une famille de chercheurs et où il a appris à communiquer grâce à la langue des signes et aux tablettes tactiles. Mais toute l’humanité de Doogie sera remise en question quand, victime d’un accident, il devra se débrouiller seul au milieu de la jungle pour retrouver sa famille. Pour cela, il devra réapprendre à vivre comme un singe et non comme un homme.

 

Pierre Boulle :

L’îlon : Souvenirs : Editions de Fallois, 1991

La Planète des singes : Presses Pocket, 1980

Le pont de la rivière Kwaï : Presses de la Cité, 1965

Un métier de seigneur : Julliard, 1960

Vidéos :

La planète des singes : Franklin J. Schaffner ; d’après Pierre Boulle : Fox-Pathé Europa, 2001. 1 DVD.

 

Les documents cités sont disponibles à la médiathèque



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