Rencontre, lecture et dédicace avec MARIE ROUANET :
samedi 17 avril 2010 à 15h30
A l’occasion de la parution de « LA NEGRE »
Roman publié aux éditions Albin Michel
En collaboration avec le GRAND HOTEL DU LION D’OR
VOIR LE CARTON D’INVITATION … édité par la médiathèque
VOIR LE VISUEL DE COUVERTURE… sérigraphiée à la médiathèque
01/10 : Rencontre avec Maurice Mourier, Sylvie Garcia, Samuel Tastet et Maria Mikhaylova autour des Editions EST : dans la presse / Thomas Scotto, auteur, rencontre les élèves de trois classes de Romorantin / Musique à l’étage : le luth par François Bonnet / Les livres du jeudi : Marie-Sabine Roger, « La tête en friche ».
02/10 : Sylvain Victor, auteur et illustrateur pour la jeunesse, rencontre les élèves de Romorantin-Lanthenay / Projection « La disparition des abeilles : la fin d’un mystère », suivie d’un débat : dans la presse / Exposition des encres de Maria Mikhaylova / Musique à l’étage : les cornemuses : dans la presse
03/10 : Exposition « Muséum » de Frédéric Clément : dans la presse / Rencontre avec Valérie Rouzeau : extrait vidéo / Musique à l’étage : le hautbois et le cor anglais / Printemps de la photographie (dans la presse) : Marie Ozanne (dans la presse) et Olivier de Chappedelaine (dans la presse) : voir aussi/ Les livres du jeudi : « La délicatesse » de David Foenkinos / « Le printemps des familles », organisé par Batiss’Caf : lecture d’albums et écoute musicale : Raconte encore, RAM, Heure du conte et Bébés lecteurs.
04/10 : Exposition « Le pays où le ciel est toujours bleu : Laurent Mazuy et Julien Brunet : dans la presse/ Ateliers slam par la Meute – Slam 37 / Projections et kamishibaï pour les enfants / Rencontre avec Marie Rouanet, écrivaine / Musique à l’étage : l’accordéon chromatique par David Rivière, accordéoniste des Pommes de ma douche.
05/10 : Soirée Rêves urbains à la Pyramide / Traces : exposition de peintures par l’association ARTEC / Musique à l’étage : L’ orgue Hammond par Bruno Denis
06/10 : Exposition « La fabrication d’un livre » dans le cadre du projet Goûter-Santé / Michel le mouton, spectacle des élèves de M. Brinas / Exposition « Les boîtes à douceur », et remise du livre « Rendez-vous pas n’importe où » aux élèves (suite de la rencontre avec Thomas Scotto en janvier)
09/10 : Rencontre et lecture des poèmes d’Adonis Brunet dans le cadre des « Livres du jeudi »
10/10 : Lecture de « La Demande » de Michèle Desbordes par Guilaine Agnez / Lecture de « Chouquette » par l’Atelier 360° dans le cadre de la Semaine bleue / Les livres du jeudi : La littérature irlandaise et « La mer », de John Banville
11/10 : Conférence de Charles Tobermann « Ecouter le cinéma : la musique de film » / Spectacle pour les enfants « C’est beau un crapaud » par Guilaine Agnez / Mois du film documentaire : « Parures pour dames » en présence de Nathalie Joyeux / Les livres du jeudi : La philosophie de la marche / Soirée-lecture avec Jean Hugues Malineau et Julia Chausson
12/10 : Concert/lecture, Chopin-Schumann par Catherine Gauthier et le duo Lusigando piano – violoncelle (Bernadette Burgos et Vincent Daguet) : le livret
» Une noire vaut une blanche « ou » Connaissez-vous Dorothy Parker ? « Une noire, une blanche et un piano. Un pianiste aussi. Le sujet est très ciblé : la femme, ou plutôt les femmes vues par une femme. Choix de sept nouvelles, sept portraits de femmes, croquées par une humoriste, à la dent dure et au coeur chou-fleur. Une humoriste, ai-je dit ? Hé oui, ce n’est pas banal. Citez m’en trois avant Dorothy Parker ? Vous n’en trouverez pas. Dorothy Parker est un phénomène pour qui le mot épargner ne signifiait rien. Elle n’épargna point ses contemporains, ni les hommes ni les femmes, elle ne s’épargna point elle-même, et il faut voir ces bourgeoises décrites comme autant de masques déformés certes mais néanmoins de l’auteur elle-même. » Dottie » n’épargna rien du tout : elle vécue une bonne partie de sa vie en pension à l’hôtel sans jamais un sou devant elle. Elle vécut frénétiquement la première moitié de ce siècle, buveuse, baiseuse, voyageuse, généreuse, rageuse, elle se battit contre l’oppression et légua ses droits d’auteurs au NAACP. Elle vécut les plus grandes émotions : excès de rires et de pleurs au cours d’amours multiples et variées elle fut un prototype de la femme libre (ou libérée comme vous voudrez), gloire avec ses poèmes et nouvelles, ses articles dans les journaux, ses mots d’esprit dans les salons, désespoir de n(être pas foutue d’écrire un seul roman, une seule pièce de théâtre, déchéance dans l’alcool, trahisons, oubli, solitude. Spectacle jazz, spectacle noir, car cette musique et ses musiciens me semblent indissociables de l’univers de Dorothy Parker, bien au-delà de la référence historique (c’est lâge d’or de Harlem) : on part d’un optimisme endiablé et fêtard en surface pour s’abîmer dans les profondeurs d’une mélancolie et d’un blues dont on ne s’échappe temporairement que par quelques vigoureux coups de reins dûs à l’ironie et à la dérision de soi. La musique et le chant interviennent entre et pendant les textes. Très dansante et joyeuse au début, la partition évolue vers un registre plus grave et laisse la part belle à la voix noire en solitude. Hervé Colin
Poèmes Enough Rope, 1926 Sunset Gun, 1928 Death & Taxes, 1931 Not so Deep as a Well, 1935 Recueils de nouvelles Laments for the Living, 1930 After Such Pleasures, 1933 Here Lies, 1939 En France les nouvelles de Dorothy Parker ont été éditées sous le titre : Biographie L’extravagante Dorothy Parker / Dominique de Saint Pern. – Paris : Bernard Grasset, 1994. – 362 p. |
Marieke Aucante partage son temps entre l’écriture de romans, le journalisme d’investigation à la télévision (Emission « Les pieds sur l’herbe » de France 3 National) et la réalisation de films documentaires (Dans la lumière de Jean Zay, 1995, Le miroir de l’autre, 1996, L’annonce du handicap, 1998). Marieke Aucante entre « Elle et lui ».
L’auteur, Marieke Aucante, vit au coeur de la forêt solognote et y a écrit ce roman, Elle et lui. ()
Cette femme, qui est également journaliste et réalise des films documentaires, a une prédilection pour les mondes clos. Elle a déjà écrit plusieurs romans sur celui de la sorcellerie (Le loup des brumes), et de l’enfance difficile (Ces enfants dont personne ne veut).
Dans Elle et lui, l’auteur rétrécit un peu ce chant du réel, pour ne garder, comme tout acte épistolaire, que l’essentiel de ce type de dialogue qui se nourrit de l’autre comme à distance. Une atmosphère se créée, que le style embellit de phrases à la fois courtes et immenses, comme « M’avez-vous lue ruisselant du dedans, avez-vous guetté mon empreinte d’envie, entre les lignes ? ».
Un roman en quête de l’autre, où l’attente de la rencontre se fait trame, et où l’imaginaire finit par occulter le réel dans une sorte de symbiose sensuelle, et dans lequel Marieke Aucante sait jouer astucieusement avec l’impatience du lecteur comme une sorte de désir supplémentaire à ceux de ses créatures romanesques.
Un roman original qui renoue avec bonheur dans ce genre un peu délaissé de nos jours, qu’est l’épistolaire.
P.M.
La République du Centre, 6 mai 1998.
A publié :
*Du collet à la carabine, braconniers d’hier et daujourdhui in Sologne / sous la dir. de Jacques Hesse, Berger-Levrault, 1979
*L’âge de l’ombre, Flammarion, 1981
*Les braconniers : mille ans de chasse clandestine, Floréal, 1983
*L’hiver en juillet, Flammarion, 1986
*Le loup des brumes, Seghers, 1987
Le livre du braconnier, Albin Michel, 1993
*On ne m’a jamais demandé mon avis, Laffont, 1990 (Réponses)
*Ces enfants dont personne ne veut, Dunod, 1997
*Elle et lui, Climats, 1998
* = ouvrages disponibles à la médiathèque
Extraits
La forêt des oeufs mouchetés, le 18 avril
Trouverez-vous le temps de lire mon courrier quotidien du mois d’avril ? Désespoir de l’écriture d’une lettre : ce décalage de temps. Vous me lirez dans deux jours au mieux. Je ne saurai rien de la façon dont vous m’accueillerez ni de l’état dans lequel vous serez.
Miracle de l’écriture : désormais et sans raison, je parviens à vous adjoindre un regard, un corps, un visage.
Je vous ai aimé dans votre lettre. Débordant de désir et d’un certain sourire intérieur. Ce langage silencieux de votre pensée va droit à mon coeur.
Sur une des fenêtres de mon isba, vit une jolie petite poule grise, apprivoisée. Chaque été, elle couve des oeufs de perdrix que je glisse subrepticement dans la paille. A l’éclosion, je descends la boîte à chaussures qui lui sert de nid. Un mois durant les petits perdreaux vont et viennent autour de la poule, puis à l’automne ils disparaissent un à un. La dernière perdrix, au plumage flamboyant, est restée tout l’hiver sans quitter la poule d’une plume. Lorsque celle-ci est tombée malade, à ne plus bouger du nid, la perdrix lui a tenu compagnie, l’a aidée à se rétablir. J’ai cru que c’était pour la vie. Or, le chant d’un perdreau l’a attirée dans la forêt aux premiers beaux jours. Elle s’est envolée avec lui. Quelle surprise heureuse ce matin, tandis que le facteur me remettait votre lettre, la petite perdrix rouge est revenue à mes pieds avec son perdreau, resté à distance. Elle m’a regardée comme pour me dire « Vois mon compagnon, je te le présente. »
M.
La forêt vieille, le 23 mai,
J’ai beaucoup marché. Sur les mêmes sentiers qu’autrefois. Je les prendrais les yeux fermés. D’autres images me viennent. Mes ancêtres, parfois m’accompagnent. Cest leur monde : Bouleaux, châtaigniers et chênes. Bruyères et landes. Chevreuils et lapins qui se cachent et parfois vous toisent dans un sentier de sable blanc.
Etes-vous de ces hommes que la cinquantaine courbe légèrement ou bien de ceux qui se redressent dans un geste étriqué des épaules ? Si je vous demandais à l’instant même de me dire votre rêve le plus enfoui, le plus authentique, quel serait-il ?
Ma pensée se résume aujourdhui à un impérieux désir de vous voir. Révélée comme une photographie noir et blanc petit à petit, sans précipitation. Le reste n’existe pas. Les mots gonflent comme des pets de nonnes, dans l’huile bouillante. Délicieux, mais brûlants aux doigts. A ne pas prendre avec des pincettes ! Dès quils ont pris forme, ils claquent comme les graines de genêts sous les rayons d’un vrai soleil d’été.
Ai-je bien lu que vous avez inondé la nuit jusquà moi. Dites-moi plus de cette évocation ! Vous êtes un braconnier de l’amour.
M
10 août,
La forêt est aujourdhui exactement comme j’aimerais que vous la viviez. Les feuilles contiennent déjà la mort de l’été et les prémices d’un automne riche en frissons.
Un léger vent rafraîchit la peau et la contente.
Je n’ai pas de nouvelles de vous depuis deux semaines. Ni carte, ni télégramme, ni lettre.
Jamais entre nous silence ne fut plus long et plus insupportable.
Chaque jour qui passe n’est fait que de cette attente de vous lire, ou de vous entendre. Le reste n’existe pas.
Je tente de trouver une explication à votre silence. En vain.
La seule chose capable de me rendre heureuse se résume à une enveloppe blanche au timbre allemand. Sans épaisseur. Je présume que vous êtes partis de Granville depuis longtemps. Je ne passe pas une journée sans vous.
J’ai interviewé un juge pour enfant, un chef d’entreprise, un viticulteur et un collectionneur fou depuis mon retour de la mer.
Je nose plus vous appeler. Une de vos secrétaires me fait barrage. Est-ce vous qui le lui avez demandé ?
S’habitue-t-on au manque ?
Un grand vide entre le ciel et la terre. Des oreilles de chevreuil dressées. La forêt blanche.
L’image est si délicieusement folle. Vous debout, perpendiculaire. Moi, étendue sur le lit à baldaquin. Votre plume mouillant mon visage. Trop intime caresse. Les mots ne venaient pas rue Blanche. Vous êtes au bord de moi et vous me laissez à la lisière du plaisir. Troublée par cette fantastique vision dont je suis aujourdhui privée.
Ne rien oublier du feu d’artifice de notre rencontre. Jamais. Je vous aimerais sculpteur, si j’étais votre modèle de glaise noire.
M.
Le 2 avril, nuit de lune rousse.
Vous êtes né dans les terres rouges du Sud Aveyron. Votre volonté fut d’y être enseveli. L’ai-je aussi inventé ?
Je fouille le sol ferrugineux jusqu’à m’en arracher les ongles pour y enfouir les milliers de lettres à venir.
Mes cris d’amour percent les murailles de votre sarcophage. Le secret de mon égarement se décompose dans la glaise éternelle.
L’écriture disais-tu rend l’amour immortel. Et si cétait la vie, l’immortalité ?
Car je ne vous espère plus. Les pieds dans les murailles en morceaux. Je vous attends.
M
Etonnée dêtre (déjà) une vieille dame.
A tout de même cueilli quelques roses de
la vie
A traduit
Continue
A écrit
Continue.
Ce que doit être la nouvelle, après en avoir publié plus d’une centaine, je ne le sais toujours pas. Mais je sais qu’écrire une nouvelle est un travail long et difficile. Comme celui du peintre ou du romancier ? Bien sûr. Avec toutefois cette particularité que la brièveté du texte final, son évidence, sa simplicité ne conservent aucun souvenir des essais, brouillons, reprises et corrections successives. Le travail du nouvelliste c’est aussi d’effacer toute trace de son travail.
Et ce travail est toujours à recommencer. Toujours il faut repartir de zéro comme si les recherches antérieures n’avaient apporté aucun enseignement, aucun savoir-faire, aucune habileté, aucune facilité (et c’est ma punition sans doute pour avoir refusé toute théorie générale de la nouvelle). En sorte qu’à chaque fois la tâche est double : écrire une nouvelle nouvelle et réinventer un genre littéraire.
Pourtant, s’il n’y a pas référence à un cadre fixe et à des règles préétablies, il y a (comme chez tous les nouvellistes me semble-t-il), à travers la diversité des thèmes et des fables, les constantes d’une sensibilité et le désir de retenir, dans la forme la plus brève et par le moyen de l’écriture la plus resserrée, la réalité la plus concrète, la plus dense, la plus intense.
Que le réel en littérature soit toujours mêlé d’absence, nul ne l’ignore, et que chaque écrivain compose avec les deux tel dosage qui le singularise. Mais dans l’art de la nouvelle le dosage est toujours en faveur de l’absence, comme si, pareil au potier qui fait son vase avec du vide qu’il entoure d’argile, le nouvelliste faisait sa nouvelle avec du non-dit en plaquant quelques mots par-dessus.
Annie Saumont
IN : 131 nouvellistes contemporains par eux-mêmes. – Manya, 1993.
Lu dans la presse :
Annie Saumont occupe une place importante dans le paysage de la nouvelle française. Brèves plongées dans les détresses individuelles, les nouvelles d’Annie Saumont forment toujours une manière de critique sociale en négatif. Ses personnages sont incapables de surmonter des souvenirs, des peurs, ou même leur propre image, telle que la leur renvoie un monde incroyablement dur, derrière ces apparences policées.
La posture emblématique du personnage type d’Annie Saumont, serait sans doute celle de quelqu’un feuilletant un album de photos pour se demander à la fin ce qui a bien pu clocher.
Entre suicide et nuit blanche, quand par hasard, chez Annie Saumont, vous échappez au désespoir, c’est pour vous retrouver en plein soleil, à marcher tranquillement sur une plage, même si, à votre insu, quelqu’un vous tient en joue avec un fusil. Cette totale sympathie pour des êtres qui glissent sans gouvernail dans les limbes de la déprime, est ce qui fait la force de l’auteur.
J.L.
IN : Le Quotidien des livres. 10.3.1993.
Pourquoi lit-on si peu de nouvelles, chez nous ? On leur préfère la longue distance du roman. Pourtant, la nouvelle convient bien à notre temps heurté, à nos lectures fragmentées.
Celles d’Annie Saumont racontent de petits drames de l’existence contemporaine dont on ne parle même pas dans les journaux.
Les nouvelles d’Annie Saumont : des histoires d’hommes humiliés, d’amours brisées, de rendez-vous manqués, sur le fil du rasoir. Des cris. A entendre, vite.
Yves Viollier
IN : La Vie. 1.3.1993.
Un ton, une voix : c’est d’abord à cela qu’on reconnaît les nouvelles d’Annie Saumont. Et puis au travail du style, concis, dépouillé jusque dans ses répétitions obsessionnelles.
Sobriété, efficacité, mais aussi virtuosité : à chaque fois, la nouvelle doit en très peu de pages créer son univers propre, installer un nouveau climat, dessiner ses personnages. Au plaisir de la découverte chez le lecteur correspond la difficulté pour l’écrivain, même si le métier vient sans doute à la rescousse. Et du métier, Annie Saumont en a, grâce à une douzaine de recueils publiés et à des prix ou des distinctions qui comptent à ses yeux.
Isabelle Martin
IN : Journal de Genève. 10.4.1993.
Dans les années soixante, Annie Saumont, traductrice et écrivaine française, a publié, sous la pression des éditeurs quelques romans (épuisés) qu’elle renie ; depuis 1969, elle n’écrit plus que des nouvelles; en 1981, elle a reçu le Prix Goncourt de la nouvelle.
Les thèmes qui parcourent son oeuvre antérieure : l’enfance innocente mise à mal par les passions des adultes, la guerre et ses petites misères, la ville peuplée de solitaires et tous les faits divers qui dérangent à peine le quotidien. Quel noir tableau, direz-vous! Eh bien non, pour deux raisons au moins : la vie est là, montrée à petites touches impressionnistes de toutes les couleurs, on s’étonne, on voudrait bien, on désire, on se souvient, on ne sait plus très bien si, et quand cela a eu lieu… C’est que le personnage flotte entre la réalité, le rêve et ses souvenirs ; le lecteur à son tour s’interroge.
Enfin, le personnage ou la narratrice, pour supporter » les jours sombres et les nuits blanches » qui se succèdent, « occupe les heures à écrire et encore écrire des histoires qui finissent bien « .
En fait, rien n’est simple avec Annie Saumont, la réalité est abrupte et noire mais c’est l’écriture qui la rend supportable .
Annie Saumont juxtapose les mots, les phrases, à sa façon, pour montrer ce qui se passe, se dit, se pense, simultanément… pour autant tout n’est pas révélé, explicité par un narrateur omniscient, l’attention du lecteur est sollicitée jusqu’à la fin.
L’unité de l’oeuvre d’Annie Saumont réside dans son écriture ; elle se situe dans la mouvance de Nathalie Sarraute, de Claude Simon. Son originalité consiste à montrer une réalité sans fard mais où il y a « un temps pour tout » et surtout un temps pour dire » qu’amour-toujours ça existe « .
Josiane Bataillard
IN : Le Nouveau quotidien (Lausanne). 8.4.1993.
Il faut lire les nouvelles d’Annie Saumont pour cette compréhension d’une rare profondeur des êtres qui vivent, malgré eux, les drames d’une société dont l’indifférence revêt le visage d’un moralisme confortable pour mieux célébrer l’oubli. Mais il faut surtout lire ces nouvelles pour leur écriture. Une écriture à la pointe ferme, sèche comme pierre, dont elle a éliminé le moindre grain de pathos et de sensiblerie. Je dirai, en paraphrasant André Clavel, que Saumont, « c’est le drame sans le dramatique, la désespérance sans les larmes. » C’est une grande dame de la nouvelle.
Guy Cloutier
IN : Magazine littéraire; 310. Mai 1993.
Pour Annie Saumont, il est très important que des manifestations s’organisent autour de la nouvelle. Il n’y a pas beaucoup de lecteurs pour la nouvelle, dit-elle. On pourrait cependant imaginer que la brièveté convienne bien à notre époque où tout semble devoir aller plus vite.
Mais Annie Saumont va à l’encontre de bien des idées reçues : » Quand on prend un roman, on s’installe dans un monde, et c’est plus confortable qu’un recueil de nouvelles. Celui-ci demande un effort répété, il faut chaque fois se remettre dans un autre univers. «
Malgré cela, elle reste plutôt optimiste pour l’avenir : » Une chose m’a frappée, dans les lycées où je me rends assez souvent pour rencontrer des jeunes. Un certain goût pour la nouvelle se manifeste chez eux. Peut-être que la prochaine génération lira davantage de nouvelles… «
Est-ce qu’on peut raconter une histoire autour du bonheur ? demande Annie Saumont. » D’ailleurs, la vie n ‘est pas particulièrement gaie. Mais attention ; je ne suis pas quelqu’un de particulièrement triste, et je crois qu’il y a aussi de l’humour dans mes nouvelles. «
Pierre Maury
IN : Le soir. 28/02/1994.
La (re)voilà, quel bonheur ! Annie Saumont revient avec un nouveau recueil de nouvelles. Ceux qui la connaissent – de plus en plus nombreux – et ceux qui la découvriront peuvent se réjouir : ce livre est de son meilleur cru, celui par exemple de Si on les tuait (1984) ou de Je suis pas un camion (1989).
Depuis une dizaine d’années en effet, Annie Saumont s’affirme comme une nouvelliste de premier plan et comme l’un des écrivains français les plus originaux.
D’abord parce qu’elle possède un style tout à fait personnel, immédiatement identifiable (c’est la marque des grands). Un style qui emprunte beaucoup à la langue parlée. Annie Saumont transforme, épure, travaille les rythmes, les scansions. Elle joue ainsi sur les différences de ton. Et glisse, avec une efficacité formidable, du drôle au tragique, de l’insouciance à l’angoisse. De ce point de vue, Les voilà quel bonheur contient des nouvelles qui sont des modèles du genre. Elles s’articulent autour d’un événement, parfois minuscule, qui bouleverse à jamais une vie, infléchit un destin. Il peut s’agir d’un » Rendez-vous manqué « , d’un nom, » Sarah « , prononcé inopinément devant un occupant allemand, d’un moment de lâcheté ou de la vision d’un tag. Le lecteur ne sait pas toujours sur quel pied danser. Ne se cache-t-il pas, derrière un mot d’humour, une ironie du sort ou la menace d’un danger ? On prononce : » Les voilà quel bonheur « , mais on hésite entre le visage radieux et le rictus.
Souvent, c’est un enfant qui parle – et l’écriture d’Annie Saumont restitue si bien la spontanéité, la brutalité de cette parole – ou un enfant qui a vieilli, mais qui n’a pas forcément » grandi « .
Comme cette secrétaire, dont le patron dit » qu’elle est belle, qu’il aime ce visage innocent avec dans les yeux quelque chose d’insolite. » Si le visage est clair, l’âme s’est assombrie. Ce » quelque chose d’insolite « , n’est-ce pas, précisément, l’innocence perdue ? La vie a fait son oeuvre…
Et puis il y a cette » Nuit blanche « , durant laquelle une femme, valise faite, attend son amant qui enfin la rejoint, tandis qu’un jeune homme écrit des histoires qui finissent bien, comme celle justement de cette femme. D’où vient pourtant ce sentiment d’étrangeté, voire de malaise, sinon d’une confidence de la part d’un écrivain qui sait qu’un happy end est presque toujours un mensonge ?
Christophe Kantcheff
IN : Politis. 4.3.1993.
J’lai rendu (Nouvelle)
Pas vraiment un look branché, le motard à la Kawa. Mais on sentait qu’il avait guère à se casser pour survivre, que tout lui était servi sur un plateau en argent. Ma grand-mère aurait dit qu’il était né coiffé. Il était plutôt décoiffé, la frange jusqu’aux sourcils. Moches les hublots. Non, vous ne m’arrêterez pas, Madame la Juge faut que je cause j’ai pas d’avocat. Moche le pif entre les hublots. Moche la tronche dans l’ensemble. Un air débile. Madame la Juge vous voyez le genre. Y avait que le blouson qu’était pas nul.
Et encore. Un blousback sans marque spéciale, ni Schott ni Adidas et un qu’avait été malmené. Pas de la camelote, quand même. J’ai flashé sur la couleur. Le noir, c’est classe. Moi j’aurais horreur de me sapper Benetton.
Jai enfilé le machin vachement large et confort, cocooning garanti. J’ai aussitôt capté que le zip était naze et grippait dans la doublure en nylon. Ces trucs-là durent qu’un temps. Comme les amours éternels.
Cétait pas du vol c’était provisoire. Une sorte de prêt à 0%. Jusquà la fin des grands froids. Ça caillait, bordel. Vous madame la Juge, vous avez quoi pour les grands froids ? Chinchilla ou renard bleu ? Pauvres bêtes.
Celui qu’était mon mec à l’époque, il a dit, Beurk. A demandé, D’où tu tiens ça ? Jai dit que ça venait du Samu social, le vestiaire pour SDF. A pas bronché. Javais pensé quil me trouverait super, qu’il voudrait me montrer à ses potes. Erreur, voulait pas. C’est le style de bourge prêt à se laisser éblouir par les pétasses en Rodier. Ou décolletées jusqu’au nombril, comme les reines du pétrole dans Dallas.
Le type à la Kawa s’il assurait pas rapport à ses fringues, il avait des attentions pour sa bécane, deux antivols en U, Force 10 Haute sécurité. Preuve qu’il y tenait solide. Qu’il la protégeait avec la conviction d’un cow-boy veillant sur sa monture. Ou d’un fils veillant sur sa mère. Un du moins qui serait fidèle au Commandement – je ne sais plus le numéro – Tes père et mère honoreras. Mon père et ma mère à moi ont mis les bouts y a des lustres.
La Kawa j’y ai pas touché. J’ai emprunté le blouson que le mickey avait abandonné et peut-être que c’est une façon de s’alléger la conscience quand on s’est payé cette Ninja qui vaut vingt fois le RMI. Pour les Sans, l’emprunt est entré dans l’usage, vous savez. Mon soutif aussi, m’dame, je lai taxé. Et puis mon tee-shirt et mon slip. Chez Tati. Bon si vous insistez je les rends. J’enlève le haut j’enlève le bas. Je me présente à poil devant le tribunal. Comme Eve devant le Juge suprême. Et sûr que moi aussi j’en ai gaulé, des pommes. Pas à la campagne, la nature non, connais pas. En ville, à l’étalage des noiches qu’ouvrent tous les jours même le dimanche .
Daccord, avec les flics jai un peu déraillé. Je les ai engueulés pour commencer. Surtout celui qui me serrait de trop près j’aime pas l’embrouille. Un agent de la force publique doit savoir rester cool. Et puis il a prétendu que j’avais des vues sur la Kawa parce qu’autrement ça coinçait, mon histoire, si on tire on sen vient pas huit jours plus tard remettre la chose à sa place. A pas pigé que c’est une question de circonstances, le ras-le-bol de toujours pétocher, l’envie d’arrêter la délinque. Faut dire qu’après l’accueil glacé de mon mec je pouvais plus me voir dans le zonblou. Y avait la solution de le refiler aux bénèves dun Secours (popu ou catho même combat). Ça ma semblé plus smart de le ramener à son propriétaire. Pas de pot d’être prise en flag dans une manoeuvre de repentir. J’ai dit (le keuf de service en avait rien à battre) que si des fois on nous aidait un peu, qu’on nous faisait confiance, qu’on nous tendait la main (à nous les marginaux, que les psys nous appellent) ça se pourrait qu’arrête les conneries. Je m’excitais, je me tapais en dedans des giclées d’adrénaline c’était planant, je croyais voir les mains se tendre. De partout, en bouquets. Mais les nantis quand ils ouvrent leurs paluches c’est encore et toujours pour les refermer sur du fric.
J’ai lu un poème. Le nom de l’auteur jai oublié. Mon coeur et ma tête se vident / tout le ciel s’écoule par eux. C’est beau je sens juste pareil. Celui qu’a écrit ça jaimerais bien le connaître. Pas vous ? Moi, madame la Juge, un qui me balancerait son blues avec ces mots-là je serais cap de chialer, puis de m’activer à lui briquer sa piaule, lui préparer la bouffe, faire la poussière et la vaisselle. La nana soumise. Voilée, même. A supposer que mon mec serait comme ça je l’aurais jamais quitté. Sauf qu’il ma jetée, ce taré. C’est à cause de lui mes emmerdes.
La poésie on la trouve dans les livres. Mais ça coûte bonbon, même d’occase. Ce livre qu’était en poèmes avait fallu aussi que je le pique. Alcools, c’est le titre du bouquin et d’abord je me figurais que j’y dégoterais de l’info sur les mélanges. Y en a qui prétendent qu’en dosant impec des alcools de plusieurs sortes on se fabrique un supercarburant et rien qu’une lampée du cocktail ça speede autant que se shooter. Moi je pourrais pas comparer. Parce que la came, madame la Juge, j’y ai jamais touché. Et j’y toucherai jamais.
Jamais. C’est vite dit. Mieux vaut jurer de rien. Si vous m’envoyez en cabane y a des chances qu’en ressortant je plonge. Ben oui, les dangers d’un séjour en taule ils l’ont dit à la télé, mauvais exemple, mauvais conseils, mauvaises fréquentations. C’était sur la Cinq. Au foyer y avait des filles qui râlaient parce que je leur faisais louper les Feux de l’Amour sur TF1, j’ai tenu bon. Et puis j’ai réfléchi. Aux risques courus en prison. Donc vous, avant de me boucler réfléchissez. Pour ne pas regretter après.
Jamais, je dis. Et lui aussi. A dit jamais. Dur. A entendre. A prendre en pleine pêche. On se revoit quand ? jai demandé. Lui : Jamais.
J’ai fissuré. J’avais la haine. Pour me changer les idées je me suis mise à la chourre. Comment ça se terminerait c’était pas le blème. Mon type me larguait. J’étais dehors et je me sentais prisonnière. Du malheur. La tête le coeur qui se vident. Et puis le ventre, la débâcle. A en crever.
J’ai survécu. Vienne la nuit sonne l’heure / les jours sen vont je demeure. Dans le désespoir. Dans la merde. Avec ou sans blouson qu’est-ce que ça change. Donc c’était une connerie ce blouson. De le faucher.
Je lai rendu. Huit jours plus tard. Je lai déposé sur la moto du gogol qui la laissait toujours au même endroit, pas loin de son boulot jimagine, je passais devant pour aller pointer et en fouinant j’ai vu que ses gants et sa cagoule et ses préservatifs NF traînaient dans la sacoche je les ai pas pris. Devrait bien se montrer un peu moins provoc le frimeur à la Kawa. On cède facilement à la tentation quand on est raide et qu’on a pas encore les raisons que j’ai a présent de se foutre de tout, même des coups bas de la météo et des virus.
Madame la Juge, faut comprendre. Y a eu un sale moment où ça a dérapé dans ma tête. Conséquence dun chagrin d’amour, circonstance atténuante. Et poisse intégrale puisque j’avais comme l’envie de me racheter .
Déjà que jai payé. En déposant la pelure sur le moteur du gros cube – sans pouvoir l’attacher solide c’est la faute au zip déglingué, et fissa, crainte que le mec s’annonce au tournant, ou bien un flic (ça s’est prouvé que j’avais pas tort de craindre) – j’ai perdu tout mon bon sens, et qu’est-ce qu’est resté enfoncé dans la poche de ce blouson de malheur ? Mon livre.
Le mec à la Kawa cest sûr qu’il s’en tamponne. Du livre. Des mots du livre. Moi je suis en manque. Juste encore une ligne que je me rappelle Comment faire pour être heureux comme un petit enfant candide. Putain. Je craque. Je cause je cause ça aide pas lourd. Et vous me demandez de la fermer. D’accord je la ferme. Mais le blouson je l’ai rendu. J’ai plus rien à me mettre sur le dos plus un chouïa de poésie ni au coeur ni dans la tête.
Madame la Juge, sans vouloir vous apprendre votre métier c’est un job qu’exige qu’on écoute. Et j’ai encore une question à poser. Vous croyez pas que pour une meuf de seulement vingt balais ça suffit la galère ?
Inédit.
Annie Saumont à la Médiathèque :
Nouvelles
(Les ouvrages disponibles à la médiathèque sont signalés par * )
La vie à l’endroit. – Mercure de France, 1969.
Enseigne pour une école de monstres. – Gallimard, 1977.
Dieu regarde et se tait. – Gallimard, 1979.
Quelquefois dans les cérémonies. – Gallimard, 1981.
(Goncourt de la Nouvelle)
Il ny a pas de musique des sphères. – Luneau-Ascot, 1985.
La terre est à nous. – Ramsay, 1987.
(Prix de la nouvelle de la ville du Mans)
* Je suis pas un camion. – Seghers, 1989. Réédition Julliard, 1996.
(Grand prix de la Nouvelle de la Société des Gens de Lettres)
* Moi les enfants j’aime pas tellement. – Syros, 1990.
* Le pont, la rivière. – A.M. Métailié, 1990.
* Quelque chose de la vie. – Seghers, 1990.
(Prix Nova pour l’ensemble des recueils)
* Les voilà quel bonheur. – Julliard, 1993.
(Prix Renaissance de la nouvelle 1994)
* Si on les tuait. – Julliard, 1994.
* Le lait est un liquide blanc. – Julliard, 1995.
* Après. – Julliard, 1996.
* Pages noires : recueil collectif, Gallimard, 1995. (Page blanche).
Livres pour enfants
Marc et la plante d’Afrique. – La Farandole.
(avec Franck Saumont, illustrations de Franck Saumont)
Une île sur papier blanc. – Gallimard.
(avec Franck Saumont, illustrations de Wilhelm Schlote)
Traductions
John Fowles. – Le mage. – Albin Michel.
John Fowles. – La tour d’ébène. – Albin Michel.
John Fowles. – Mantissa. – Albin Michel.
(Prix Baudelaire de la traduction 1984)
Robert Silverberg. – La porte des mondes. – Robert Laffont.
J.D. Salinger. – L’attrape-coeurs. – Robert Laffont.
Nadine Gordimer. – Ceux de July. – Albin Michel.
V.S. Naipaul. – Dis-moi qui tuer. – Albin Michel.
V.S. Naipaul. – Sacrifices. – Albin Michel.
![]() |
Née à Buenos Aires, Argentine, en 1934. Sa mère, Raquel Garcia Arocena, de nationalité uruguayenne est d’ascendance basque et espagnole. Son père, Andrés Baron Supervielle, argentin, est d’origine française. Le grand-père maternel de ce dernier, Bernard Supervielle, béarnais, s’était embarqué très jeune sur l’un de ces bateaux qui, au XII° siècle, faisaient route vers le Rio de la Plata. Il avait créé le Banco Supervielle qui, à travers bien des vicissitudes, a survécu jusqu’à aujourd’hui, à Buenos Aires, et qui fut, durant de longues années, dirigé par le père de Silvia Baron Supervielle.
Alors qu’elle n’a que deux ans, sa mère meurt. Elle recevra de sa grand-mère paternelle, née Supervielle et cousine germaine de l’écrivain Jules Supervielle, une éducation de culture française. Mais si elle apprend le français, surtout en l’entendant parler ou en le lisant, sa langue naturelle, celle avec laquelle elle passe son baccalauréat et écrit ses premiers textes, demeure l’espagnol. Elle effectue plusieurs voyages en Europe. En 1961, nouvelle traversée de l’océan, mais cette fois elle prolonge son séjour à Paris. Ce départ non prémédité, et la coupure qu’il entraîna avec son pays et avec les siens, lui semblent, aujourd’hui encore, le fait » d’une impulsion mystérieuse « . À Paris elle travaille par nécessité à la libraire la Hune, aux éditions Gallimard, au Centre Culturel argentin, et fait des traductions pour l’Unesco. Après de longues années de silence, elle reprend ses écrits directement en français, ce qui contribue à l’enraciner en France. En 1970, Maurice Nadeau publie une série de ses poèmes dans la revue qu’il dirige Les Lettres Nouvelles. Son premier livre véritable La distance de sable paraît en 1983 aux éditions Granit que dirige François Xavier Jaujard. Puis elle publie chez José Corti plusieurs ouvrages de poésie et de prose, dont les deux derniers, parus en 1995, sont un récit, La Frontière, et un travail inspiré de la Bible, Nouvelles Cantates. Parallèlement, elle traduit en français des écrivains argentins surtout des poètes tels que Borges, Macedonio Fernandez, Alejandra Pizarnik, Roberto Juarroz, Silvina Ocampo, Juan Rodolfo Wilcock, etc. De même, elle a traduit en espagnol la poésie et le théâtre de Marguerite Yourcenar. En octobre 1997, le metteur en scène argentin Alfredo Arias monte à Paris une pièce de Silvina Ocampo La pluie de Feu, traduite par elle. En 1997, après trente sept ans d’absence, elle revient pour la première fois dans son pays en tant qu’écrivain, invitée par l’ambassade de France pour faire des conférences à Buenos Aires. OUVRAGES PUBLIÉS Poèmes et récits : Les Fenêtres. Hors commerce, 1977. Entretiens : * Un été avec Geneviève Asse. L’Echoppe éditeur, 1996. Traductions en langue française : Les Travaux et les nuits d’Alejandra Pizarnik. oeuvre Poétique 1956-1972. Avec Claude Couffon. Editions Granit/Unesco, 1986 Les Conjurés de Jorge Luis Borges. Jacques Quentin éditeur, Genève 1989. Elena Bellemort de Macedonio Fernandez. Editions José Corti, 1990. Papiers de Nouveau venu et Continuation de rien de Macedonio Fernandez. Avec Marianne Millon. Editions José Corti, 1992. Fragments verticaux de Roberto Juarroz. Editions José Corti 1993. Les Jours heureux de Juan Rodolfo Wilcock. Editions de La Différence,1994. * Cahiers de tout et de rien de Macedonio Fernández. Avec Marianne Millon. Editions José Corti 1996. * Poèmes d’amour désespéré de Silvina Ocampo. Éditions José Corti, 1997. Quatorzième poésie Verticale de Roberto Juarroz. Editions José Corti, 1997. * La Pluie de Feu de Silvina Ocampo (Théâtre). Christian Bourgois éditeur, 1997. Traductions en langue espagnole : Les Charités d’Alcippe de Marguerite Yourcenar. Visor, Madrid 1982. Théâtre de Marguerite Yourcenar. Tome I, 1983. Tome II, 1986. Éditorial Lumen, Barcelone . Autres : * Livres en broderie : reliures françaises du Moyen Age à nos jours : Bibliothèque de l’Arsenal. 30 novembre 1996 – 25 janvier 1996 / Exposition organisée par la Bibliothèque Nationale de France. — Paris : Bibliothèque nationale de France : DMC, 1995. — 191 p. Avec deux textes de Michel Butor et Silvia Baron Supervielle, l’ouvrage présente l’histoire de la reliure brodée française du XIIIe siècle à nos jours. A la médiathèque : * |