Les BOOKineurs : Saison 3

Share

Sélection automne 2011

Pour la première rencontre de la saison 2011/2012, les BOOKineurs du Lycée Claude de France de Romorantin, ont pu découvrir une sélection de nouveautés : Terrienne de J.C. Mourlevat (titre par ailleurs sélectionné pour le Prix littéraire du lycée), La solitude des nombres premiers de Paolo Giordano, La société des S de Susan Hubbard ou L’Immeuble d’en face de Vanyda.

Une sélection dans laquelle on rencontre une tueuse de dragons (Moi, Jennifer Strange, dernière tueuse de dragons), deux jeunes filles à la recherche d’un membre de leur famille (Terrienne, Où vas-tu Sunshine ?), une autre en quête de son passé (Jenna Fox, pour toujours), deux adolescents en souffrance (La solitude des nombres premiers), une jeune anglaise qui tombe amoureuse de son kidnappeur (Lettre à mon ravisseur), la vie dans un immeuble (L’immeuble d’en face).

Petites friandises de fin de parcours, un recueil de poèmes de Bernard Friot (Mon cœur à des dents), la correspondance de Bernard-Marie Koltès (Lettres) et les fresques d’un maître de la Renaissance italienne, Fra Angelico, actuellement à l’honneur au Musée Jacquemart-André (Fra Angelico : fresques du couvent San Marco de Florence)

La sélection :

 Lettre à mon ravisseur : Lucy Christopher, Gallimard (Scripto), 2010

Coup de cœur des BOOKineurs

« C’est toi qui m’as vue en premier. Tu avais une drôle d’expression dans le regard ce jour d’août, à l’aéroport ; on aurait dit que tu voulais quelque chose de moi et que tu le voulais depuis longtemps. Personne ne m’avait jamais regardée comme ça, avec cette intensité. J’ai été troublée, surprise, sûrement. Des yeux tellement, tellement bleus, d’un bleu si froid, qui me regardaient, espérant peut-être que je les réchauffe. Ils ont un pouvoir terrible, tes yeux, tu sais, et beaux avec ça. »

Lucy Christopher est née au Pays de Galles mais a grandi en Australie, ce qui explique peut- être pourquoi son récit se déroule au milieu du Bush australien. Elle a rejoint l’Angleterre pour ses études. Dans Lettre à mon ravisseur, elle décrit le syndrome de Stockholm rarement abordé dans la littérature pour jeunes adultes.

Où vas-tu, Sunshine ? : Siobhan Dowd, Gallimard (Scripto), 2010

« J’avais quatorze ans. J’étais à Templeton House depuis plus longtemps que tous les autres (…) mais je m’y sentais beaucoup mieux depuis que Miko était dans les parages. Il m’avait aidée à peindre ma chambre en vert et blanc. Et il avait suspendu à la fenêtre les rideaux dorés que mon amie Grace et moi, on avait trouvés au marché couvert. Ma chambre était donc vert, blanc et or, les couleurs de l’Irlande, autrement dit, l’Irlande était dans ma chambre. »

Née à Londres de parents irlandais, Siobhan Dowd vivait à Oxford en Grande-Bretagne. Son premier roman, Sans un cri, a reçu plusieurs prix dont, en France, le Prix Livrentête CBPT*. Siobhan Dowd est morte en 2007 à l’âge de 47 ans. Elle est aussi l’auteure de La Parole de Fergus. (Gallimard, Scripto, 2009)

(Source : Ricochet)

(*Les prix Livrentête de littérature de jeunesse sont décernés par l’U.N.C.B.P.T (Union nationale Culture et bibliothèques pour tous) avec le soutien du Ministère de la Jeunesse et des Sports.)

Moi Jennifer Strange, dernière tueuse de Dragons : Jasper Fforde, Fleuve noir (Territoires), 2011

Coup de cœur des BOOKineurs

« A une époque, j’ai été célèbre. On a vu ma tête sur des T-shirts, des badges, des tasses à thé et des posters. J’ai fait la une des journaux, je suis passée à la télé, et j’ai même été invitée au Yogi Baird Show. (…) On a deux fois essayé de me tuer, on m’a menacée de la prison, j’ai reçu seize demandes en mariage et j’ai été déclarée hors la loi par le roi Snodd. Tout cela, et plus encore, et en moins d’une semaine. Je m’appelle Jennifer Strange. »

Auteur britannique installé au Pays de Galles, Jasper Fforde est l’auteur des aventures de Thursday Next : L’Affaire Jane Eyre ; Sauvez Hamlet

Moi, Jennifer Strange, dernière tueuse de dragons est son premier roman pour ados.

Mon cœur a des dents : Bernard Friot, Milan (Macadam), 2009

Coup de cœur des BOOKineurs

« Vrai

Je vais faire un poème Ce sera sanglant

Excitant

J’aime pas les poèmes
d’amour ni ceux qui
dégoulinent de sentiments

Ce sera bizarre aussi

Avec des mots qu’on
comprend pas et des
phrases en petis morceaux sans point sans virgule
parce que la grammaire on s’en fout et puis zut la
poésie c’est pas parler
comme tous les jours. »

Bernard Friot se définit comme un « écrivain public » : il a besoin de contacts réguliers avec ses jeunes lecteurs pour retrouver en lui-même les émotions, les images dont naissent ses histoires.

La solitude des nombres premiers : Paolo Giordano, Le Seuil (Points), 2010

« Alice Della Rocca détestait l’école de ski. Elle détestait le réveil à sept heures et demie du matin y compris pendant les vacances de Noël et son père qui l’observait durant le petit déjeuner, agitant nerveusement la jambe sous la table comme pour signifier allez, dépêche-toi. (…) Les camarades de Mattia se chargèrent de lui rappeler, pour le cas où il ne l’aurait pas compris, que sa sœur avait un problème (…). Les jumeaux étaient au premier rang, Michela faisait toute la journée des coloriages (…). A coté d’elle Mattia apprenait à lire et à écrire. (…) Si la tête de sa sœur était défectueuse, la sienne évoquait en vertu du même mystère un engrenage parfait. »

Paolo Giordano est né en 1982 à Turin. Il est diplômé de physique et a obtenu le Prix Strega, équivalent du Prix Goncourt en Italie, pour son premier roman, La solitude des nombres premiers. Le livre a été adapté au cinéma, en 2010, par Saverio Costanzo.

La société des S : Susan Hubbard, Ecole des loisirs (Medium), 2011

«  Je suis seule devant la maison, dans la pénombre d’un bleu profond. (…) Je contemple la façade de la maison (…) Je tombe soudain à la renverse dans l’herbe tendre. Au même moment, des flammes jaillissent du sous-sol. Je ne me rappelle pas avoir entendu la moindre explosion — en une seconde, une lumière bleu et jaune envahit la nuit ; l’instant d’après, un brasier rouge s’élève vers le ciel. Quelqu’un me soulève rapidement et m’éloigne de la maison. C’est mon premier souvenir. »

Susan Hubbard est nord-américaine. Elle  dispense un cours de création littéraire à l’université d’Orlando (University of Central Florida). Elle a créé des vampires d’un genre nouveau : des vampires intellos ! Érudits et cultivés, ils aiment parler littérature et philosophie, s’intéressent à la science et se mêlent de politique. Aux États-Unis, la trilogie de Susan Hubbard a été qualifiée d’« Ethical Vampire series ».

(Source : Ricochet)
 

Lettres : Bernard-Marie Koltès, Minuit, 2009

« Je reste persuadé que la vie est ce qu’on en fait, et qu’il n’est pas d’âge qui soit particulièrement malheureux si ce n’est celui où l’on abandonne la partie et on peut l’abandonner à tout âge. Je trouverai la vie laide le jour où je me mettrai assis et ne voudrai plus me relever. Pour le moment – pour moi -, vingt ans, c’est l’âge d’une grande décision ; c’est l’âge où je risque ma vie, mon avenir, mon âme, tout, dans l’espoir d’obtenir plus ; c’est l’âge où je travaille sans filet. C’est terrible, bien sûr… mais n’est-ce pas cela, vivre ? »

(in Lettres : Bernard-Marie Koltès, éd. de Minuit, 2009)

« Bernard-Marie Koltès est né à Metz. Il voit, à l’âge de vingt ans, Maria Casarès dans Médée et rencontre Hubert Gignoux, alors directeur du TNS, Théâtre national de Strasbourg, qui lui propose d’intégrer son école. (…) Il commence alors à écrire pour le théâtre. En 1970, il monte sa propre troupe, le « Théâtre du Quai ». (…) Il entreprend de nombreux voyages en Amérique latine, en Afrique et à New York. (…) La Nuit juste avant les forêts est montée en off au Festival d’Avignon en 1977 par Bernard-Marie Koltès lui-même, puis à sa demande, par Moni Grégo au CDN de Lille. Son théâtre, en rupture avec la génération précédente du théâtre de l’absurde, est une recherche permanente sur la communication entre les hommes. (…) Au début des années 1980, il rencontre Patrice Chéreau qui devient son metteur en scène. Mais l’écrivain, malade, décède du sida à l’âge de quarante et un ans. »

(Source : Wikipédia)

Terrienne : Jean-Claude Mourlevat, Gallimard, 2011

« Je m’appelle Anne Collodi. J’ai dix-sept ans. Je marche sans me retourner, ma capuche sur la tête. Il fait presque froid. Dès qu’on est de ce côté-ci, la température tombe de quelques degrés et elle ne varie plus. (…) J’ai dans la poche droite de ma veste un scarabée vert qui est mort, je pense, mais je le garde comme porte-bonheur. Non, comme éloigne-malheur, plutôt, ça suffira dans la situation où je me trouve. (…) Je viens de « passer » pour la troisième  fois. »

Jean-Claude Mourlevat revient deux ans après son roman Le chagrin du Roi mort. Il est en lice pour le prix Andersen 2012 décerné au Festival de Bologne, l’un des plus prestigieux festival international de littérature pour la jeunesse.

Jenna Fox pour toujours : Mary E Pearson, Les Grandes personnes, 2010

« J’étais quelqu’un, avant.

Quelqu’un qui s’appelait Jenna Fox.

C’est ce qu’on me dit. Mais je suis plus qu’un simple nom. Plus que ce qu’on me dit. Plus que les vidéos qu’on me fait regarder.

Plus. Mais je ne sais pas quoi exactement. »

Mary E. Pearson aborde les thèmes de l’éthique médicale, de la mort et de la quête d’identité. Jenna Fox, jeune fille de 17 ans, se réveille après un an de coma. Elle souffre d’amnésie partielle mais surtout elle ne se « reconnait » pas. Où est passé sa cicatrice, que sont devenus ses amis ?

(Source : Université Lille 3)

L’immeuble d’en face : Vanyda, La Boîte à Bulles (Contre-jour), 2003

Coup de cœur des BOOKineurs

Au 1er étage de L’Immeuble d’en face réside une mère célibataire et enceinte. Au second, un couple entre deux âges. Et au troisième un couple de jeunes amoureux, Claire et Louis. Un immeuble comme tant d’autres avec ses croisements dans l’escalier, sa solidarité et ses petites histoires, amoureuses ou douloureuses. Des tranches de vie pleines de justesse et de fraîcheur.

(Source : La Boîte à Bulles)

Vanyda est également l’auteure des aventures de Valentine : Celle que je ne suis pas, Celle que je voudrais être aux éditions Dargaud.

Autoportrait de Vanyda.


La pluie du paradis : Yu Lu, Casterman (Hua Shu), 2008

La pluie du paradis est un recueil de cinq courtes nouvelles, relatant les histoires d’amours contrariées de jeunes adolescents chinois.

Yu Lu est diplômé des Beaux-Arts du Xinjiang (Chine). En 1997, ses premières bandes dessinées sont publiées dans des magazines. Il enseigne les techniques du dessin de manga. En 2006, il était invité au Festival d’Angoulême.

(Source : Bédés d’Asie)

Fra Angelico : fresques du couvent San Marco de Florence, Gallimard-Electra, 1996

« Guido di Pietro (Vicchio di Mugello, vers 1400 – Rome, 18 février 1455), connu postérieurement sous le nom de Fra Angelico est un peintre du Quattrocento. Religieux dominicain, il a cherché à associer les principes picturaux de la Renaissance — constructions en perspective et représentation de la figure humaine — avec les vieilles valeurs médiévales de l’art : sa fonction didactique et la valeur mystique de la lumière. En 1436, Fra Angelico s’installe dans le nouveau couvent de San Marco à Florence. Il porte à la perfection son art grâce au mécénat des puissants Médicis qui lui demandent de décorer le monastère. »

(Source : Wikipédia)

Rétrospective au Musée Jacquemart-André  jusqu’au 16 janvier 2012

Retrouvez la sélection sur le site de la Médiathèque municipale Jacques Thyraud et sur le site du CDI du Lycée Claude de France



Les commentaires ne sont pas autorisés sur cette page.